Quant au cimetière, il donne sur un carrefour oblong, pavé, bruyant, où s'entrent en biais deux ou trois lignes de tramways aux rails incrustés dan la voie. Les pylônes d'entrée se terminent en boules de cornets glacés, dont les demi-cylindres par par-dessous laisent voir leurs cannelures vergetées de vert. La tombe du rêveur se situe au fond à gauche, dans le sable : quatre planches bordées de fleurs jaunes, d'où coule, par-dessous, le sable. Parlons à présent d'une femme, galopant entre les pattes de l'Hextrine, 1786, cherchant à s'accrocher aux poils très longs pour rejoindre le gnome, considérablement réduit, dans son creux de toison ; d'un prompt rétablissement sportif elle se hisser jusqu'à la loge du cornac à chat. Voyons aussi comment une liaison purement érotique, relevant de l'Aphrodite populaire, peut se tranformer en liaison dite platonique ; la Nouvelle-Femme donc salue bien le gnome, semble sympathique, mais celui-ci (côté appréciable) se méfie des femmes sympa : il redoute en effet, par-dessus tout, les épisodes (ils sont légion) où les deux sexes se contemplent dans l'amour dès le premier instant, ce qui est, proprement, pornographique. Viennent ensuite le bonheur, la précipitation - « mais plutôt se castrer que de perdre la face ». Une brune menue, les yeux en amande, nez retroussé, l'air du vice à deux frictions par jour, où l'on s'enfournerait jusqu'à s'y perdre - pourquoi les femmes rient-elles dès qu'on les fixe - seule façon pourtant de les aimer : fixer la beauté jusqu'aux larmes - sexe point central inaccessible. Dialogue : "Comment va ?
- Je m'endors. - Comment ? - Ce sont les poils qui m'engourdissent. - Nous nous connaissons à peine. - Est-ce indispensable ? - Je suis venue exprès. - Vous seriez belle sans cela. - Cela n'engage à rien. - Voulez-vous manger ? dit le gnome - Oui, vraiment ! que mange-t-on sur un chat ? - Un peu de tout." Il sort des poils quelques radis, du beurre et de la confiture. « C'est puéril ! - Vous avez accepté de manger ; ne vous souciez donc plus de l'extérieur. - Mais je viens du monde extérieur ! ce dos de chat toujours en mouvement oblige à s'aggriper aux poils. » Quand les radis sont achevés la femme se laisse enseigner les assiettes, qui sont les façons de s'assoir les plus stables. « Evitez les épaules, si rapprochées sur le félin, sans cesse ondulant sous le pelage.
- Si je m'assieds là, pas de risque ? - Non. - Il ne se lèche jamais ? - Si. Je descends à terre. - Vous voyez bien qu'on a besoin de descendre. - Pourquoi êtes-vous montée ? » Elle hausse les épaules. Exaspérant pense le gnome. « Et quand le chat dort ? - Je dors. - Je veux dire, s'il se met en boule ? » A mon tour je ne sais que répondre pensa le gnome. Le chat s'est lassé de marcher, les convives regardent au rythme souple de son dos tout le paysage de Combourg (Bretagne), puis la bête se met en boule. Deuxième dialogue : « Si le chat bondit ? demande la femme. - Bon sang, dit le gnome, vous pourriez vous intéresser à moi, par exemple.
- Vous ne vous intéressez pas beaucoup à moi, dit la femme. - Pardon : je vous ai donné à manger. - Pardon encore : je suis venue vous sauver. - Bien, dites-moi votre nom. - Je m'appelle Vicki. - Je préfère Catia. Je descends d'un capitaine, disparu au droit de Grouin. Dans Capitaine, il y a Catia, avec un C. Ou Catai, l'ancien nom de la Chine. Choisissez. » Qelle imbécile pense-t-elle : si j'enlève "Catia", reste "pine". Il va me demander de coucher, le salaud, je le sens, je le sens. Son vagin frémit d'horreur sur toute sa longueur. « Etes-vous une femme bien née ? - Bien sûr! - Je ne voudrais pas baiser à la légère. »Il me ressemble pense-t-elle.