A S., chez J.et M., parfaitement épuisés, moi, au mieux de ma forme plaisanthérique (hélas). Et le Hérisson à relire. Melle Igel, épouse Korompay. Une œuvre que je voulais connaître à nouveau, malgré ses excès, que je n'ai d'abord pas vus, obnubilé par ma hâte. Trop de philosophie en effet, de Husserl à Kant. L'affirmation qu'il n'y a rien de la vérité, négation de l'épiphénomène. Bref la chiotte, les tourments intestinaux et la liquéfaction. L'écriture automatique en preuve incessamment reculée de la primauté sensorielle. Des chapitres que j'ai crus drôles, et seulement pesants. Une petite fille improbable, une concierge incroyable.
Et moi lisant le long du quai de Brazza, photographiant du cru, de l'industriel : J'aim' c'qu'est cassé, j'aim' c'qu'est détruit. Et toujours le sommeil au bout, car plus on se livre à cette déréliction, plus elle envahit. Ces histoires de chiens qui tirent sur leurs laisses m'a paru froide, douteuse. Des tas de citations, cette fois repérables, pour bien montrer aux générations à venir combien je fus instruit, et sensible. Un film fidèle au livre, en ce qu'il l'épure. C'est l'intrusion du Japonais qui perturbe tout. Pour l'instant, la mère Josse pulvérise ses fleurs, et moi (décidément...) je voulais tant la fille Josse, même en donnant de l'argent à Pomport. J'ai paniqué devant elle : « Tu n'es pas une bonne élève, mon père ne voudra jamais que je te fréquente ».
Mes parents m'ont rendu, à la lettre, fou. A présent je pourrais retrouver cet intermédiaire, Pomport, à Genève. Ce serait tellement mieux si on partageait ensemble notre insécurité – non petite Josse, pas du tout – disons « notre modestie » - (les rapports humains seraient enfin ce qu'ils ne sont pas, pleins d'aménité.) Nous frémirions sans cesse, et nous nous en remettrions sans cesse à Dieu. Il en est la souillure et la tare aussi bien - ...si on se mettait tous ensemble à l'intérieur de nous-mêmes : non. Je voudrais être seul moine de mon espèce, autrement, comment jouirais-je de mon excellence individuelle ? ...pour se dire que les haricots verts et la vitamine C – que viennent-ils faire là - ...même s'ils nourrissent la bête, ne sauvent pas la vie et ne sustentent pas l'âme. A présent, comment voulez-vous que de tels mots sortent de la plume d'une duodécimaire ?
On dirait de l'Augustin, du Tertullien. Que Dieu nous préserve de la littérature de curé. Du sommeil. De la purée. Chapitre 10, « Un chat nommé Grévisse » - oui, cet auteur de manuels d'histoire, avant que Mallet/Isaac, ces complices, n'intervinssent pour tout (bénéfiquement !) bloquer. Le chat passe pour sage. Je ne vois que poils et sensualité. Je ne vois qu'inutilité nécessaire.
Pauvre vieux que je suis, courbé sur sa table d'enfance, dans les Landes ; ici s'accoudaient le père, la mère, et moi, dans le 02, années 50. Cela remue autour de moi, de la télévision ronronne.
Ce chat sonne à ma loge.
Chabrot est le médecin personnel de Pierre Arthens. Me voici assez mal renseigné – à moins que cet Arthens ne soit ce critique de cuisine incapable de sentir une tomate, mais parfaitement apte à produire dessus des phrases alambiquées. « Je n'y comprends rien », dit la Portugaise, au rôle outrageusement simplifié dans le film. Trop facile en vérité de caricaturer ceux qui sonnent à la loge. Il paraît que M. Arthens va mourir... Allons à la plage ! ...d'Hostens...