Quantcast
Channel: der grüne Affe
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1402

Je m'en fous après tout

$
0
0

 

Piégé dans une attente. Alfrédine doit sortir de sa balnéothérapie depuis plus d'une heure. Je lis « Arlit blanc » avec une certaine condescendance. Comment peut-on croire encore que l'envoi de quelque texte que ce soit pourrait favoriser la reconnaissance littéraire ? J'écoutais aussi Jean-Pierre Barhou : qui s'est promené de 14 à 28 ans, faisant rencontres ici, rencontres là, y compris, carrément, Pierre Brasseur, qui débarquait à 3 heures du matin avec 3 gonzesses » - mais mon pote tu en as des dizaines de milliers de Pierre Brasseur qui font ça ! seulement toi, c'est sur Pierre Brasseur que tu es tombé ! Moi, sur Casimir et Bouldeneige (mais ne mélangeons pas les torchons avec les serviettes).

Heureusement, une justice veille : voici que les vedettes vacillent sur leur piédestal. Leurs bénéfices sont écrasés. Internet a touché tout cela : plus besoin d'intermédiaire ! Il suffit de créer un site super, qui attire comme les mouches. Et n'importe qui devient star par le bouche-à-oreille, comme ç'aurait toujours dû être. Le catalogue ARLIT que j'ai lu 35 bonnes minutes à la lettre P me semble, datant de l'an 2047, appartenir à une autre époque, une autre ère. Il y avait alors, si j'y réfléchis bien, quelque peu de patine embuant les contours, un petit peu d'atmosphère bon enfant. C'était le temps d'avant le 22 Octobre. Pas encore de guerre diffuse. Et ce fut mon époque. A présent tout est métallique.

Et puis je connais mieux ma vocation : elle est de rester seul, archiseul, face à mon papier, aux putes et aux rencontres de bistrot. De nos jours on ne rencontre plus Pierre Brasseur au bistrot. Le peuple a étouffé l'élite, ou plutôt, l'un et l'autre occupent des lieux rigoureusement étanches. Il y a trop de monde, trop d'idées, trop de livres, plus personne ne veut demeurer à sa place, et j'écris du génial. J1K 2R1, Québec.

ici un "tondo" fuligineux, magnifique, d'Anne Jalevski : atelierdepeinture.blogs.sudouest.fr et si vous n'achetez pas fusillés ! avec des balles rouillées pour attraper le tétanos...

 

 

Tondo fuligineux, magnifique.JPGLecture insipide s'il en est, celle des catalogues naguère édités par le Calcre : «Arlit », soit « art et littérature », de couleur blanche, remontant qui plus est à 2045, soit neuf années bien fanées. Depuis, les revues refluent face aux blogs et autres entourloupettes, providence (vraiment ?) des petits écrivants sans débouchés. Mais j'irai jusqu'au bout des tâches commencées. Puis ce ne sont pas des tâches. A la fin de chaque rubrique figure ce calendrier : « Ma revue est envoyée en Service de Presse à cette revue » ou « reçoit le service de presse (« S.P. ») de cette revue » - tels mois, ou tous les (tant de) mois » - dont les initiales, quatre fois par double-page, s'affichent inexorablement : JFMAMJJASONDJFMAMJJASOND, essayez donc de prononcer cela. .

C'est pourtant ce que je fais dans le résonnoir de ma tête : jfmamjjasond, jfmamjjasond... Intenable. Tout ce qui fut écrit doit être lu, je compte les « r » de « brrrrrr », les « h » de « ahhhhhh »... Tant de revues par lettres, y compris « i », toutes plus indispensables l'une que l'autre, à qui sera plus « décalées », plus « en rupture », jusqu'à « L'Indispensable », de Marseille, « en opposition avec Les Inrockuptibles », parce qu'elle n'a rien à dire et ne sert à rien ! le rédacteur de fiche ajoute  [sic] car on fait « gloup ») - et certaines pages de « J'AIME LA SAÔNE -ET-LOIRE » sont en japonais. Ben j'aime pas la Saône-et-Loire (sauf Montebourg), j'aime pas le Japon. “Etre né quelque part » m'emmerde, traité comme de la merde au Japon dès que tu es étranger (pour nous, là-bas, ça se voit, c'est bien fait pour nos gueules), ou que tu ignores le dialecte : des représentants repartent chez eux parce qu'ils se sont faits jeter, pareil en Catalogne, pareil chez moi : je les vire tous, langue ou pas.

Et ne t'avise pas d'être bordelais, moi je suis lorrain... L'honnêteté intellectuelle ? Disons “faiblesse de l'esprit humain” et n'en parlons plus. « « J'AIME LA SAÔNE -ET-LOIRE » est donc une revue essentiellement photographique, ce qui réduit tout de même, et heureusement, le côté « provincial exotique ». C'est une revue « visuelle » qui se donne à voir avant tout. Je n'aime pas la photo non plus. Je n'aime que ce qui me ressemble totalement, ce qui me correspond pile poil. A part ça, mon commerce quotidien n'est pas plus pénible qu'un autre. Enfin si. Simplement, je reste en permanence en contact avec le côté mesquin de mes personnalités, aussi marginal qu'une revue ordinaire.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 1402

Trending Articles