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Miscellanées anglo-saxonnes

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Ces chapitres semblent relever de la compilation, dans le style de mon ouvrage sur les fêtes religieuses ou de ceux d'un certain Fernand Conte, qui planche sur les mythologies et baise Josette. Il s'agit dans ce chapitre de Lord Jim par Conrad, auteur anglo-saxon. Je connais peu cette littérature, et n'apprécie pas ses héros : des hommes avec un grand h et une paire de couilles, d'action. Celui-ci abandonne son navire en plein typhon, mais l'équipage en a réchappé en lui faisant une belle réputation de coward. Ensuite, il se rattrape en accomplissant toutes sortes d'exploits. Mais la colonisation n'est pas un exploit, et Lord Jim paiera tôt ou tard sa lâcheté antérieure, que rien jamais ne saurait effacer.

L'on comprendra qu'un tel personnage se trouve aux antipodes de mon petit nombril, surtout interprété par Peter O'Toole, car, même pour abandonner un navire dont on est le second en pleine tempête, encore faut-il avoir eu le courage, l'occasion, d'en être le sous-capitaine, et s'être embarqué sur un canot de sauvetage au mileu des flots. Quelqu'un dont l'expérience, dont l'être même s'éloigne à ce point de ce que je suis, ne peut rien m'apprendre sur ma nature ou sur la nature humaine, étant donné que je suis l'homme par excellence. Ironie, ironie. De même pour « L'homme qui voulut être roi ». J'ai horreur de ces conquérants qui risquent tout avec insolence, et qui ma foi ne pensent pas, mais ressentent, ou agissent, deux choses où je suis inexpert au dernier degré.

C'est pourquoi il m'a été si étrange de redevenir amoureux 24h, hier, comme si j'avais 17 ans. La chose en effet me menace, et je sais que l'on reparcourt sa vie en sens inverse. La règle de mes interventions me demande de revenir au texte, où il est question de l'ironie comme moyen d'appréhender le monde, et je suis bien d'accord cette fois. « Mais ce mensonge est la conclusion la plus dérangeante d'une telle épopée, car rien n'est plus répugnant qu'un mensonge pour Marlow » (le narrateur, I suppose). Voyez la naïveté carrée de ces anglo-saxons quand ils ne sont pas pédés : s'imaginer qu'il existe des entités telles que « mensonge » ou « vérité » : rien de plus inexact.

Ce qui n'est pas une raison non plus pour verser dans le galimatias de « Dessin dans le tapis » ou d'un René-Louis des Forêts – au bout de cinq lignes, que dis-je, cinq pages, de dérobades et de minauderies, le lecteur ne sait même pas quel sujet serait susceptible d'être abordé... Bref, tout est mensonge, mon cher Marlow (désespérante pauvreté de la patronymie anglaise) : la colonisaiton fut un bienfait et une horreur, mon amour une vérité mais construite et entrentenue, j'aime écrire et je déteste cela en ce moment même. Alors, quelque leçon de morale que ce soit me déconstipe grossièrement le rectum : de quel prêchi-prêcha tintinesque vais-je être la victime ? «Vous savez comme je hais, comme je déteste, et ne puis souffrir le mensonge » - parole, vous croiriez entendre les attendus du tribunal qui faillit mener Clinton à l'empeachment pour turpitudes sexuelles. Démissionner, non parce qu'on s'est fait branler par sa secrétaire, mais pour avoir prétendu que c'était faux ! Quelle pitié étatsunienne. Le mensonge, entendu à la cureton, c'est la gaminerie du dérobeur de confiture qui accuse le chat. Qui fait cela passé onze ans ? Le mensonge est quelque chose de bien plus subtil, universel, diabolique.

Kohnlili et sa fille (Sonia).JPG

Il s'agit ici d'un mensonge factuel, particulier. Rien qui me passionne. Habillé des oripeaux altnazi, cela me concernerait peut-être plus. « ...non parce que je suis plus rigide que les autres, mais seulement parce qu'il m'horrifie. » C'est bien ce que je craignais : de la grandiloquence, de la puérilité (voir les copies de quatrième : « j'aime bien cela parce que cela me plaît et que je le trouve intéressant ». Ces pléonasmes me semblent relever du pur trépignement, et ce peu que j'apprends sur Lord Jim dissuade toute lecture ultérieure. Je n'ai plus l'âge où l'on éprouve le besoin que tout soit bien tranché... Kohnlili et sa fille (Sonia).JPG


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