Plus tard, à Niampe « Un fusil, c'est fait pour fusiller ! Une mitraillette, c'est fait pour (toute la classe) mitrailler ! Un canon, c'est fait pour (toute la classe) canonner ! Et un tank... » Tout le monde de s'esclaffer. « Pourquoi riez-vous ? A quoi pensez-vous, bande de petits vicieux ? » Hurlements de rire... (« C'est vous, M'sieu ! C'est vous! ») Concours de faux pets. On se lasse avant lui ; mais un jour un vieux gaz lui descend le rectum, au Moil'nœud – il entrouvre la fenêtre, il se lâche sournois - et hop, le petit coup de vent coulis bien traître qui rabat tout vers l'intérieur. Et d'un seul coup d'un seul tous les cols roulés des garçons (c'était la mode des cols roulés) du premier rang qui se remontent sur le nez comme un seul homme - ah la vache... ah l'enculé... tout étouffé derrière la laine - admiratifs, tout de même.
Il ne détestait pas trop finalement les garçons du premier rang. C'est moins beau, mais c'est plus franc. Les vannes caca-prout. « Vous êtes tous là à me regarder avec vos yeux en anus de mouche". La fille De Braillard d'Essouises : « Je vous emmerde ! - Torchez-vous mon amie, torchez-vous." Tout le monde s'est foutu de sa gueule, elle l'a fermée. Le Principal – pas de majuscule ; « principal » suffit - appelait ça « Les cours à la Moil'nœud ». Cet homme avait plus ou moins la déprime sur le dos, il ne m'a jamais emmerdé. (La fille De Braillard, pour en revenir à elle, s'imaginait que le but d'une femme, c'était de rendre un homme heureux. Moil'noeud lui répétait : " Détrompez-vous ! On n'y arrive pas ! » Il était féministe à l'époque (mais si dit Jésus, mais si !) En sixième il annonce une série de lectures sur le thème. Toute la classe : « Quoi, encore ! » Mais il n'a jamais pu dissuader la fille De Braillard - qui tout compte fait avait raison)
Ne fais pas aux truies...
Moil'noeud raconte une fois (il l'a inventée, mais tout le monde prétend le contraire) la blague immonde du grand con de puceau de paysan qui n'y est jamais arrivé avec les filles (il mime). Alors comme il garde les truies dans la prairie, il se dit : « Tiens, si je me faisais une truie ». Il baisse le falzar, et hop (Moil'noeud mime). A ce moment-là le fermier patron dans sa ferme regarde sa montre : « Mais qu'est-ce qu'il fout? » Il va voir, il trouve le puceau en train de (il mime). Il s'enlève la pipe de sa bouche : « Ah le salaud ! » Il baisse à son tour le pantalon (il mime) et il s'encule le type qui gueule « Aaaaah !... » et le patron le lime bien à fond en décrétant (il mime) « C'est bien fait ! T'as qu'à pas faire aux truies c'que tu n'veux pas qu'on t'fasse ! » Alors on a ri.
Après ça on évoquait l' « Evangile selon saint Moil'noeud ». Mais ça, c'était au réfectoire, avec les collègues. Lorsqu'il s'est hasardé à la ressortir aux élèves, curieusement, ils ont moins ri que les adultes. Manque de références bibliques, probablement...