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Channel: der grüne Affe
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Rafales de mitraillette

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Je suis restmoi-m?e dans l'abstinence, plus modestement, 32 jours, l'ann? de mes dix-neuf ans, pendant mon premier flirt. C'?ait la fille d'un gendarme, je ne lui touchais que les seins et les fesses, elle ne m'embrassait qu'bouche ferm?. La m?e encourageait vivement notre fr?uentation; je n'ai compris que bien longtemps apr? qu'elle souhaitait que je l'engrossasse, afin que le mariage f? in?itable : la pauvre fille ?ait d?igur? par la varicelle, dont elle avait jadis furieusement gratté les boutons. Voilà à quoi vous penseriez, par exemple, à Limoges, le temps d'un détour, d'une inépuisable impasse.

Petit à petit cependant les rues et froides me deviennent familières. Limoges ne prétend pas à l'originalité. Peut-être à la fidélité. Je reste fid?e la Grand-Poste, au Supermarchdu Centre, en haut d'une place inclin? mod??ent modernis?. Ce qui est curieux par exemple, c'est que Dieu merci je ne retrouve plus le Limoges des ann?s 70, j'entends la disposition topographique, ni la stupiditagressive des gens que j'y avais ressentie ; je me souviens m'?re fait cuisamment virer d'une chapelle oje jouais de l'orgue. Il me semble que je l'ai retrouv? : la tribune n'est plus accessible ; il faut prier Dieu de fa?n traditionnelle.

Sans accompagnement. Et puis trop d'amateurs peut-?re ont voulu manier les claviers. Trop d'antiquaires ont pillles Vierges Noires, qui l'origine n'?aient pas des Vierges Mariales. Je m'installe inconfortablement sur un prie-Dieu, oje m'exerce prier Dieu, jusqu'ce que des touristes fassent une entr? joyeuse dans mon dos d'orant. J'entends crier une petite fille. Du temps oj'avais une petite fille, je lui avais appris ne pas ?ever la voix, ne pas courir dans les ?lises, dans les cimeti?es. Les intrus s'en vont, mais ma pri?e est bris?. Le public n'est pas bon. . Dans une poste annexe, face l'H?el de Ville, j'envoie des confiseries un ennemi savoyard, pour r?onciliation ; ce colis me sera retourn parce que j'ai mis dessus la v?itable identitde l'exp?iteur.

 

La porte bleue.JPG

L'H?el de Ville, sp?ifie le verso des cartes postales, ? fut construit l'imitation exacte de celui de Paris" ; les Limougeauds sont path?iques. (Il est non moins vrai que dans le beau monde de la M??rologie T??is? Nationale le carrde Limoges sur la carte muette de la France il faut entendre cette imperceptible h?itation du pr?entateur est d?ign par la mention "dans le Centre-Ouest"). Partout je trace, je tisse mes itin?aires de vieux Limougeaud. A la Grand-Poste, bonne temp?ature. Des tablettes courent le long de la paroi, on peut ?rire debout comme Hugo Guernesey, mais face au mur, gr?e aux petits stylos que l'administration pr?oyante encha?e des socles de plastique.

Je compose ainsi, puis je m'assois une table sous l'?il ?eint de la fille d'accueil, en bleu derri?e son stand en carton ; elle en sort parfois sur ses hauts talons pour aider les vieux devant l'affranchisseuse automatique : "Vous glissez les pi?es dans la fente" les vieux s'?aubissent. Personne ne me regarde. Tous ignorent qu'ils ont le privil?e de pouvoir observer le plus grand ?rivain de sa g??ation en train de composer. Puis le g?ie se l?e, glisse dans les bo?es aux lettres sa revue "Le Singe Vert", ISSN 64-825 - vous connaissez cela sans doute - l'ext?ieur.

Il y a ldes mendiants de seize ans. Un doux jeune homme m?hes blondes coiffd'un bonnet conique me colle au cul pr? d'un guichet sous pr?exte de timbres acheter. "On se p?e les couilles dehors." Excellente introduction, la temp?ature baisse, je r?onds "c'est le mot", ce n'est que de retour ma table en bois que je comprends le man?e : petit naf ! je l'?ite, tout prix. Je ne me branle m?e plus, ce n'est pas pour m'enculer des ados. Je n'ai m?e pas rep?de rue putes Limoges, si ? se trouve il n'y en a pas, "il n'y a rien ici ?, c'est ce que je lis sur tous les visages - quatre jours : je peux tenir sans branlette - j'entends d'ici en 76 les r?lexions meurtri?es de la femme de m?age Lagu?ie (Aveyron) : "Ca doit ?re un malade, il est tout seul et je trouve quand m?e des traces dans les draps" ? meurtri?es ? : qui donnent envie de la tuer, elle ; si j'avais ?une femme?idemment, je n'aurais pas laissde traces dans les draps, et je me serais branl? plut? trois fois qu'une. Ou alors de ces traces d'?oulements ind?inis qui font de la femme, quoi qu'il arrive, une pauvre victime qui souffre, et surtout pas une f?oce ?otiste, qui s'astique. Mais je M?are, comme on dit Ath?es.


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