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"Quand les profs craquent..."

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Ah que voilà un ouvrage qui a fait du bruit et qui va en faire encore ce soir. Qu'il est de Maurice Maschino, et j'entends déjà le bruit des boutons qui cliquètent pour ne pas entendre ça, les auditeurs récalcitrants, profs modernistes qui refusent toute répression, préférant traiter avec els gentils élèves. Ce n'est pas difficile : ces gens-là ne veulent pas entendre parler de Maschino, et plutôt que de remettre en cause leurs propres convictions, préfèrent se boucher les oreilles. Adoncques Maschino commit un ouvrage de plus, intitulé “Quand les profs craquent”. Son adversaire le plus puissant est le professeur Garrabé (n'ayons pas peur des noms), médecin-chef de la MGEN (“Mutuelle Générale de l'Education Nationale”).

 

Pour ce professeur Garrabé, il n'existe pas plus de fous ni de dépressions nerveuses à l'Education Nationale qu'ailleurs, et si les enseignants déprimés se trouvaient être des pompiers ou des charcutières, on en parlerait moins. En fait, le directeur de la MGEN n'est pas loin de penser que ce sont les déprimés, les infantiles, qui deviennent professeurs, et non pas les professeurs qui deviennent enfants gâteux. En effet, rendez-vous compte : s'il était établi que ce métier rend fou, combien depensions devrait débourser l'Education Nationale ! Son budget n'y suffirait pas ! C'est pourquoi, dès qu'un prof manifeste des signes de déprime, au lieu de l'interroger sur les conditions de sa vie quotidienne, on s'efforce de l'aiguiller vers des pistes obscures et emplies de fondrières, c'est-à-dire l'éternel papa-maman-pipi-caca-lolo-dodo de la psychanalyse.

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Un prof qui se fait traiter d'enculé et de fils de pute ne déprime pas pour cela, voyons, mais uniquement parce qu'il aimerait en fait se faire enculer, et qu'il a toujours eu des doutes sur la moralité de sa mère. Parce que la psychanalyse, c'est comme ça que ça fonctionne, coco ; et ça permet d'évacuer le problème, et à l'Education Nationale d'éviter de se remettre en cause. Maschino se livre donc à une enquête minutieuse, dont le seul tort est de montrer trop de minutie : des chiffres, des statistiques donc, un chapitre sur les enseignants heureux pour montrer qu'il y en a... Tiens ! digressons : quels sont-ils ? eh bien, ceux qui ont de grandes classes correspondant à leurs vœux, en grand bahut parisien par exemple : HEC, khâgne, Saint-Cyr ou autres boîtes à élite ; ou, plus modestement, ceux qui se sont résolus à leur abaissement, ceux qui, est-il dit en un charmant jargon, “privilégient avec leurs élèves le rapport relationnel”, qui “animent” leur classe par la discussion ou la vanne, et se disent qu'après tout, la vie se chargera bien d'éduquer ces petits feignants, et qu'il n'est pas là pour se faire du mouron – bref, l'enseignant qui a renoncé à enseigner.

Dont acte.


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